Notre responsabilité face à notre environnement !
Nul n’ignore l’existence de relation étroite entre l’environnement et l’être humain ou mieux encore entre l’environnement et notre santé. Sur base de connaissance de ce lien que l’ONU a organisé il y a vingt ans, soit en 1992, à Rio de Janeiro au Brésil un sommet « planète terre » qui a généré un grand espoir dans le concept du développement durable. Vingt ans après, soit en 2012, à nouveau, sous l’égide de l’ONU encore, dans la même ville brésilienne, s’est tenu une seconde conférence pour évaluer l’évolution de la situation environnementale au monde. A l’issue de cette évaluation il a été constaté que tous les indicateurs écologiques accusent cependant peu d’amélioration ! Face à cette situation, ce sommet a relancé les principaux objectifs du développement durable.
En rapport avec cette situation, la communauté internationale à travers une rencontre de MC Planet.com, qui a eu lieu du 20 au 22 Avril 2012 à Berlin et à laquelle nous avons pris part, a tenté de rétablir l’esprit de Rio et de revitaliser le développement durable avec le concept d’une « économie verte » et une réforme de la politique environnementale mondiale.
L’économie verte est l’ensemble des activités économiques générées par toutes les entreprises qui produisent des biens et services contribuant à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les dommages environnementaux liés à l’eau, l’air, le sol et les problèmes relatifs aux déchets, aux bruits et aux écosystèmes.
En effet, les périls écologiques se sont confirmés ces dernières années (réchauffement climatique, raréfaction des ressources naturelles, biodiversité compromise, pénurie d’eau douce…). Tandis que la population mondiale augmente, les écarts entre pays du Nord et du Sud ne cessent de s’augmenter aussi. La crise économique est bien présente avec l’effondrement des marchés financiers en 2008. Le modèle de la croissance globale est remis en cause et mérite d’être reconsidéré. Les différents modes de production et de consommation sont discutés. Il est donc temps de trouver des alternatives aux combustibles fossiles et de lutter contre le changement climatique. Vu l’urgence, l’idée d’une économie durable commence à s’imposer non seulement aux gouvernements, mais aussi à chaque habitant de cette planète.
La R D Congo figure sur la liste de centaine des pays signataires de la convention de Rio de Janeiro en 1992 avec ses 27 principes. Cette convention à son article 10e stipule : « La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu doit avoir dûment accès aux informations relatives à l’environnement que détiennent les autorités publiques, y compris aux informations relatives aux substances et activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la possibilité de participer aux processus de prise de décision. Les Etats doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la participation du public en mettant les informations à la disposition de celui-ci. Un accès effectif à des actions judiciaires et administratives, notamment des réparations et des recours, doit être assuré. »
Pour Wangari Maathai, les questions de lutte contre la pauvreté et de protection de l’environnement sont liées, car la survie de nombreuses personnes vulnérables sur la planète dépend de la préservation de leur environnement. «Ces questions sont les deux faces d’une même pièce, dit-elle. Si ces populations n’ont plus la possibilité de cultiver les sols, de se nourrir des récoltes ou de ce qu’elles trouvent dans la forêt, elles risquent la mort.»
Ainsi, force est de constater aussi que si l’agriculture tente de préserver les écosystèmes, elle devient moins rentable, mais si elle est rentable, cela augmente la pression sur les écosystèmes.
Pour réduire l’empreinte écologique, il y a des dispositions à prendre tant de la part des pouvoirs publics que du côté des individus.
Comme la RD Congo signataire de la convention de Rio de Janeiro de 1992, il est important que le gouvernement et nous-mêmes ses citoyens, puissions, nous mobiliser comme un seul homme, pour mener des actions salvatrices pour nous et pour les générations futures pour son développement, et surtout pour sauver son environnement. Nul n’est donc besoin d’attendre le gouvernement pour agir. Pour illustrer ce que nous disons, voici quelques actions à mener pour sauver notre environnement tant soit peu.
Il faut développer des énergies sobres en carbone notamment via la promotion des énergies renouvelables et des technologies de capture et stockage de l’énergie comme les panneaux solaires, pour l’alimentation électrique, l’utilisation des fours à gaz pour l’usage domestique. Car, nous le savons le CO2 fait partie de gaz à effet de serre ; son émission détruit la couche d’ozone, qui nous protège contre le rayon ultra-violet du soleil dont la grande quantité est, préjudiciable à notre santé.
Par ailleurs, une autre source d’émission de CO2 c’est le véhicule. La diminution du nombre des jours de son usage au courant de la semaine contribuerait tant soi peu à la protection de la couche d’ozone.
En rapport avec nos forêts, signalons que la limitation de la déforestation en réduisant l’utilisation des charbons et du bois de chauffage au profit des fours à gaz est vraiment recommandable, surtout qu’actuellement, on en vend dans certaines parties de notre pays. Dans cette optique, nous encourageons le reboisement tout court et le reboisement de nos espaces, pour la conservation de notre cher environnement.
La création d’un espace vert autour de nos habitations y compris nos lieux de travail augmenterait la chance de conservation de notre environnement.
Certes, il est difficile de dissocier les questions du développement local à celles de la protection de l’environnement ; car constate-t-on, l’existence d’une lutte réelle entre la croissance économique et la protection de l’environnement. En effet, il n’est pas rare de voir un maire de la ville donner une autorisation de fonctionnement à une entreprise industrielle (quelle que soit sa taille) de s’installer en plein centre-ville, car elle va réduire le taux de chômage et va nourrir davantage les populations. Et pourtant son implantation en ville favorise la pollution de l’air par l’émission du CO2 et occasionne la présence des déchets chimiques nuisibles pour la santé des populations environnantes.
En définitive, disons à l’instar de Amartya Sen, prix Nobel d’Économie : « Une lutte coordonnée (entre l’Etat et les acteurs de développement) contre la pauvreté peut améliorer la sécurité économique et environnementale au niveau mondiale », sans oublier la contribution de chacun de nous. En agissant ainsi, nous serons entrain de respecter le Principe 3 de la déclaration de Rio : “Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l’environnement des générations présentes et futures”. Cet article interpelle donc les pouvoirs publics et tout être humain dont les actions portent préjudice sur l’environnement de prendre en main sa responsabilité, afin de protéger notre environnement ; car, protéger notre environnement c’est protéger notre santé.
Micheline SKULI, Directeur Exécutif Adjoint